I – PROGRAMMER AVEC L’IA RAISONNANTE
Je pense que vous êtes impatient, surtout les informaticiens, de voir comment n’importe qui peut programmer mieux et plus vite qu’un développeur professionnel, qui plus est sans aucune formation préalable. Car, en fait, c’est cela la beauté de l’IA raisonnante : aucune formation préalable. Grâce à la méthode Maïeutique qui exploite à fond cette IA, la programmation est intuitive.
Pour satisfaire votre impatience toute naturelle, commençons donc par la démonstration. On parlera théorie plus tard. Tout repose sur la Maïeutique, une méthode d’extraction automatique des connaissances inconscientes. Ce genre de méthode, connue depuis 1986, automatise 50 % de l’écriture des programmes. Elle simplifie donc notablement le travail des informaticiens mais ils ne veulent pas en entendre parler. Ils préfèrent recueillir ces connaissances laborieusement, à leur façon artisanale habituelle (« the art of programming » comme le dit le grand informaticien Donald Knuth), celle qui contribue à l’échec de 70 % des programmes (voir Chaos Report). Ainsi, ils pensent protéger leur business… au détriment de leurs clients et du progrès.
Associée à l’intelligence artificielle raisonnante qui produit automatiquement le programme à partir de cette connaissance, vous devinerez le bond extraordinaire offert à l’humanité en laissant de côté la programmation classique, celle qui à ce jour anime tous nos programmes et tous nos ordinateurs.
Nous avons tous des besoins à présenter à notre ordinateur, ou qui pourraient être satisfaits par l’ordinateur, mais nous avons pris l’habitude de les taire et de souffrir en silence car nous n’avons pas d’informaticien gratuit sous la main… Désolé, mais il faut faire disparaître cet intermédiaire surnuméraire comme il a lui-même fait disparaître nombre de métiers – et continue à en faire disparaître –(« l’informatique s’est substituée à de nombreux métiers, comme ceux d’assistant comptable, de caissiers ou de « dame du téléphone ». »).
1 – Une programmation mécanique
La recette essentielle de la Maïeutique consiste à recueillir la connaissance à automatiser auprès de la personne qui la possède – que nous allons appeler l’expert – sans jamais la lui demander car elle en est toujours inconsciente. Par exemple, vous savez parfaitement parler et vous faire comprendre mais vous êtes incapable d’expliquer sur quelles connaissances votre science repose qui permettrait d’écrire un programme parlant comme vous. Personne n’est conscient de sa connaissance. C’est une volumineuse base de données indigeste acquise progressivement au cours d’années d’essais-erreurs. A moins peut-être d’écrire un livre dessus. Mais, même dans ce cas, la base de données sera incomplète et contradictoire car humaine. Le recueil de la connaissance est un des problèmes principaux propres à l’informatique. Avant de programmer, le programmeur doit comprendre la connaissance à automatiser Cela peut lui prendre des semaines ou même plus. Avec la Maïeutique c’est inutile.
La Maïeutique est une méthode permettant de coucher sur papier (ou à l’écran d’un ordinateur) un livre complet et lisible de tous sur la connaissance à automatiser. C’est un outil de délégation de la connaissance et d’aide à la décision pour ceux qui ne la possèdent pas. Vous allez me dire : mais quel rapport entre l’aide à la décision et les programmes informatiques ? C’est la même chose ! Un programme procure à l’homme une aide à la décision. Il lui donne les réponses ou prend les décisions simples à sa place ce qui le libère pour s’attaquer à plus complexe. Il calcule la compta ou la paie de 500 personnes pour le Service du Personnel, il pilote les machines 24h/24 pour le service Production, il vous joue de la musique enregistrée sans que vous ayez besoin de faire venir un orchestre dans votre chambre.
Comment recueillir de la connaissance sans la demander ? En demandant à l’expert comment il fait pour résoudre un problème qui lui est posé par les collègues. Son savoir-faire, son expertise. Elle contient sa connaissance inconsciente sur laquelle il raisonne (n’oubliez pas : intelligence = raisonnement sur la connaissance). Celle-la, il sait exactement le décrire. Même s’il est particulièrement inculte ou obtus. Un vieux technicien spécialiste d’une machine depuis 20 ans, incapable de décrire clairement sa connaissance des pannes de cette machine, amenez-le près d’elle et demandez-lui de résoudre un cas de panne fictif, par exemple : « depuis hier, les pièces qu’elle fabrique sont rayées ». Aussitôt, il sait quoi faire ! Il n’y a qu’à le regarder simuler la manipulation de la machine pour trouver l’origine de la panne. Il dévoile peu à peu toutes les questions qu’il se pose, les réponses possibles, les tests qu’il fait en fonction des réponses et comment il finit par faire le tour de toutes les causes possibles.
Sur papier, cela donne des arbres de décision… Une représentation en français que tout le monde peut lire et même modifier.
Pour un expert « normal », c’est à dire ayant une vision claire de son expertise, il suffit de s’attabler avec lui et de lui demander d’imaginer qu’il est au téléphone avec un collègue qui l’appelle pour lui demander de résoudre un problème. Dans l’idéal, quelle sera sa première question ? De cette première question, assez anodine en fait car il peut en changer par la suite, d’autres vont découler, jusqu’à la solution. C’est le point de départ d’un arbre de décision, un schéma que son collègue peut lire et comprendre. Eh bien, un programme c’est un ou plusieurs arbres sur un sujet donné.
2 -A quoi ressemble un programme produit par la Maïeutique ?
Voici un exemple d’arbre de décision, dans le domaine des assurances, traitant de la détermination des parts de responsabilité dans un accident (pour zoomer faites Ctrl et +, et Ctrl – pour dézoomer) :
Cet arbre particulier (peut-être plus lisible ICI) traite des accidents aux croisements. Pour réunir tous les cas d’accidents à traiter par le programme il y a deux autres arbres : 2) « collision en sens inverse » et 3) « collision sur sens et chaussée identiques ».
Magiquement si l’on peut dire, la Maïeutique extrait automatiquement de cet arbre la connaissance inconsciente de l’expert, sous forme de « règles » en clair. Voici quelques règles tirées de cet arbre, qu’on appelle base de connaissance :
Collision en croisement 6
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire disposait d’une balise «Cédez le passage »
- ALORS sens de la priorité= »à gauche »
Collision en croisement 7
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire disposait d’une balise «Cédez le passage »
- ET c’était vous qui circuliez sur ce sens giratoire
- ALORS l’autre véhicule s’engageait sur le sens giratoire
- ET vous aviez la priorité
- ET votre part de responsabilité=0
Collision en croisement 8
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire disposait d’une balise «Cédez le passage »
- ET ce n’était pas vous qui circuliez sur ce sens giratoire
- ALORS vous vous engagiez sur le sens giratoire
- ET vous n’aviez pas la priorité
- ET votre part de responsabilité=1
Collision en croisement 9
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire ne disposait pas d’une balise «Cédez le passage »
- ALORS sens de la priorité= »à droite »
Collision en croisement 10
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire ne disposait pas d’une balise «Cédez le passage »
- ET c’était vous qui circuliez sur ce sens giratoire
- ALORS l’autre véhicule s’engageait sur le sens giratoire
- ET vous n’aviez pas la priorité
- ET votre part de responsabilité=1
Collision en croisement 11
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET l’un des deux véhicules circulait sur un sens giratoire
- ET ce sens giratoire ne disposait pas d’une balise «Cédez le passage »
- ET ce n’était pas vous qui circuliez sur ce sens giratoire
- ALORS vous vous engagiez sur le sens giratoire
- ET vous aviez la priorité
- ET votre part de responsabilité=0
Collision en croisement 12
- SI la collision a eu lieu à un croisement
- ET aucun des deux véhicules ne circulait sur un sens giratoire
- ALORS vous étiez tous les deux à un carrefour (dépourvu de Stop)
Collision en croisement 13
- SI vous étiez tous les deux à un carrefour (dépourvu de Stop)
- ALORS la priorité est à droite
Le « mécanisme » de raisonnement de l’IA, lui-même un programme écrit sous forme d’arbres de décision donc de règles en clair, va raisonner sur cette connaissance et tenter de déduire le maximum de choses pour répondre à la question posée. S’il dispose dès le départ de toutes les données, pour une paie par exemple, il déduira d’un coup tous les résultats à porter sur la fiche de paie tout en mettant à jour la base de données du personnel. C’est ce qu’on appelle du batch. Il n’y a aucune interactivité avec l’utilisateur, qui doit attendre la fin du traitement. S’il manque tout ou partie des données au mécanisme de raisonnement, il entamera automatiquement un dialogue intelligent avec l’utilisateur pour recueillir les données manquantes. C’est ce qu’on appelle du conversationnel. Seule l’IA raisonnante sait produire du conversationnel tellement le nombre de chemins que peut prendre une conversation est explosif donc impossible à programmer (on appelle cela d’ailleurs « l’explosion combinatoire »).
Voilà un exemple de conversationnel :
Conversationnel
Notez la présence du « Pourquoi ? » sous la question. Comme l’IA raisonne elle est capable d’expliquer son raisonnement, de justifier en bon français ses questions comme ses déductions. Plus fort encore : elle signale les contradictions ! Si vous lui dites par exemple : ce salarié n’a pas travaillé ce mois-ci, il était en congé, on lui doit 161,66 heures de congés payés (alors qu’il n’y a que 151,66 heures dans le mois) il va détecter une erreur : il n’y a pas d’heure supplémentaire puisqu’il n’a pas travaillé du tout et pourtant il y a des heures supplémentaires puisqu’on déclare 10 heures de travail supplémentaires par rapport au nombre d’heures légal… C’est une contradiction.
Avec cette IA, non seulement on ne code pas mais de plus le programme s’autocontrôle ce qui est impossible avec l’informatique classique.
3 – Grâce à l’IA raisonnante, le développeur n’a pas besoin de comprendre la connaissance pour la programmer !
Outre l’intérêt de pouvoir lire les programmes puisqu’ils sont écrits en français, le fantastique intérêt de l’IA raisonnante par rapport à la programmation classique c’est que l’écriture est mécanique. Pas besoin de réfléchir. Ou bien l’expert développe lui-même guidé par la Maïeutique et, par définition, il connait par cœur sa façon de penser. Ou c’est un développeur familier de la Maïeutique, le « maïeuticien », qui le fait lui aussi guidé par cette méthode sans chercher à comprendre la connaissance de l’expert. Comprendre n’est pas du tout nécessaire, ni possible, ni souhaitable ! Il y a une cohérence dans le savoir faire de l’expert qu’un autre, même expert lui-même, ne doit pas retoucher sans une discussion (d’experts…) approfondie avec lui. Pendant le développement (« l’interview ») le maïeuticien fait simplement confiance à son interlocuteur qui, lui, comprend ce qu’il dit. Quant à l’expert, il est pleinement rassuré car son programme s’écrit simultanément sous ses yeux tenant compte des nouvelles connaissances et il peut le tester au fur et à mesure.
La première phase de la programmation classique, la compréhension de la connaissance à mettre dans le programme, a disparu…
4 – Ça tourne dès la 1ère minute, c’est facile à modifier, la fiabilité est totale, ça permet d’aborder des domaines nouveaux…
Un deuxième intérêt c’est que l’expert voit son programme tourner dès les premières minutes, chose totalement impossible avec l’informatique classique qui demandera d’attendre des semaines ou des mois. Bien entendu, ce début de programme ne produit pas encore grand-chose d’intéressant mais il tourne ! Et plus les minutes s’écoulent, plus il devient intéressant et étonnant car il exploite des connaissances inconscientes de plus en plus approfondies que l’expert découvre avec étonnement (ravissement). Quand le programme IA est bien avancé, il simule un expert « au meilleur de sa forme » : en effet celui-ci a eu tout le temps de réfléchir, sans stress, de tester et d’innover. Une innovation bien réelle, d’abord puisque la Maïeutique lui fait découvrir des cas bien réels qu’il n’avait pas encore rencontrés et pour lesquels il doit inventer une solution, et ensuite parce qu’en s’exprimant l’expert découvre des similitudes dans plusieurs étapes de son raisonnement et réfléchir à une méthode commune de résolution, plus simple ou efficace.
Un troisième intérêt, plus frappant encore, c’est la facilité de maintenance de l’application. Un domaine ou l’informatique classique pêche particulièrement puisque les programmes sont codés donc illisibles. L’application IA, le « source » dirait-on en informatique, ce sont les arbres. Or, ils sont écrits en français courant et parfaitement lisibles (si le vocabulaire utilisé n’est pas trop technique). Pour modifier le programme on modifie l’arbre, soit une question, ou sa réponse ou sa conclusion et on laisse la Maïeutique re-générer entièrement le programme. Elle va mesurer toutes les répercussions logiques de cette nouvelle connaissance, signaler les erreurs éventuelles puis produire une application toute neuve. C’est donc beaucoup plus rapide que le développement. Il se trouve qu’en programmation classique la maintenance des programmes prend plus de temps que le développement. Les informaticiens la détestent car pour décoder les lignes ils doivent dérouler le programme dans leur tête instruction par instruction. Comme s’ils étaient eux-mêmes un ordinateur… idiot ! C’est un travail d’une telle complexité – surtout quand il faut lire le travail d’un autre – qu’ils préfèrent souvent réécrire le programme.
Un quatrième intérêt de l’IA raisonnante, c’est la fiabilité immédiate et totale de l’application. En effet, elle produit non pas une procédure chaînée où la moindre erreur peut se répercuter partout mais une base de données (appelée base de connaissance). Et il n’y a rien de plus fiable qu’une base de données…
Il y a bien d’autres intérêts à l’IA raisonnante, entre autres ceux d’aborder des domaines nouveaux (conversationnels, simulation logique, EAO, logiciels en évolution constante, programmes complexes ou énormes, etc.), mais on ne va pas les passer toutes en revue. Comparons plutôt avec la façon dont un informaticien programme.
II – LA TACHE INGRATE DU DÉVELOPPEUR
Pour comprendre l’énorme confort qu’apporte l’IA raisonnante à toute personne voulant programmer il faut avoir une petite idée du travail du programmeur informaticien. Déjà, pour être capable de programmer, il faut avoir été formé à la programmation et avoir appris un langage informatique (C, Java, Html, etc.), un langage codé c’est à dire illisible. Il faut entre 1 et 5 ans pour devenir capable de programmer correctement (selon les avis).
Vous voulez savoir ce qu’est un langage codé ? Voilà un exemple de programme écrit en Java (trouvé au hasard sur le net) :
Et voilà un autre exemple en C (lui aussi trouvé au hasard sur le net) :
Vous devinerez l’effort intellectuel nécessaire à les lire et les comprendre ! Il ne suffit pas de savoir écrire un programme, il faut aussi savoir le lire pour détecter les fautes et l’améliorer. Lire un programme, c’est faire le boulot « idiot » de l’ordinateur : exécuter dans sa tête pas à pas chacune des instructions s’affichant à l’écran ou sur papier, sans rien oublier !
Une fois formé à la programmation, vous êtes devenu informaticien et voilà comment se déroule votre travail :
Vous rencontrez la personne qui sait ce que doit faire le programme et lui demandez de vous communiquer sa connaissance à mettre dans le programme. Et vous allez être obligé de la comprendre. L’informaticien est donc censé devenir aussi savant sur le sujet à informatiser que l’expert qu’il a en face de lui. Vous devinez que cela va prendre du temps et qu’il peut même ne jamais y arriver !
Voici les autres défauts de la programmation classique qui expliquent son échec (Chaos Report !), en vrac :
- Programmer nécessite la présence d’un intermédiaire, l’informaticien, à qui ceux qui demandent le programme doivent tout expliquer
- Le programme est une représentation illisible de la connaissance recueillie
- le développeur doit répertorier puis coder tous les cas qui se présenteront dans son programme
- pendant tout le développement, ni les utilisateurs ni l’expert ne voient leur
- programme !
- on ne touche plus au programme une fois écrit car c’est trop complexe et long à modifier
- impossible de modifier un programme en cours d’utilisation
- Programmer nécessite la présence d’un intermédiaire, l’informaticien, à qui ceux qui demandent le programme doivent tout expliquer
- Des applications nécessaires sont impossibles à programmer (conversationnels, didacticiels montrant la connaissance en clair, simulation logique, validation logique, programmes en évolution constante, diagnostic de panne, configuration automatique, etc.)
III – POUR JUSTIFIER SON EXISTENCE, L’INFORMATICIEN A FAIT DE L’ORDINATEUR UNE MACHINE IDIOTE !
1 – Deux écoles en matière de programmation. C’était il y a 60 ans…
« En 1958, John McCarthy proposait déjà d’utiliser la logique comme langage déclaratif de représentation des connaissances (…) Stanford et Édimbourg, avec J. McCarthy et Kowalski, tenaient pour une représentation déclarative. Le MIT, avec Marvin Minsky et Seymour Papert, optait pour une représentation procédurale » (Wikipédia). »Dès les années 1950 alors que l’informatique n’existait pas encore, il y avait donc deux écoles : celle qui prônait qu’il fallait guider l’ordinateur pas à pas par des programmes comme le faisaient les rouages des mécaniques de l’époque (le « procédural« ), et celle qui postulait que c’était une machine éminemment logique donc capable de fonctionner en raisonnant sur la connaissance humaine. Les premiers ont gagné et sont devenus informaticiens, les autres ont perdu et sont devenus des spécialistes de l’intelligence artificielle… Ils ont fini par disparaître au cours des années, faute de génie. Les Français ont dominé cette discipline (Prolog, Philippe Kahn, Pandora). Aujourd’hui je domine cette discipline, je suis Français, je suis le seul qui reste, je ne suis pas le plus modeste…
2 – D’abord, ne pas confondre l’intelligence avec l’ego !
Vous conviendrez que si l’on veut parler d’intelligence artificielle il faut d’abord définir ce qu’est l’intelligence. Vous remarquerez que JAMAIS les médias qui vous parlent d’IA ne le font, suivant en cela les chercheurs informaticiens français et américains. Ainsi débarrassés de cette contingence, ils peuvent parler d’IA, prétendre que c’est un but très difficile à atteindre, que l’intelligence est indéfinissable et qu’ils sont les seuls à dominer la question.
L’intelligence n’est pas l’ego ! Beaucoup de gens confondent intelligence et ego. Les célèbres Elon Musk et Stephen Hawking en tête, réputés être des gens intelligents mais qui défraient la chronique en nous prédisant la domination du monde dans un avenir proche par des IA méchantes. Ne les écoutez pas, ils s’inquiètent d’une technologie dont ils ignorent tout. L’intelligence est neutre, c’est une mécanique. Elle n’a pas de projet, elle sert au vivant à résoudre les problèmes qui se présentent. Donnez-lui zéro connaissance sur laquelle réfléchir, elle est morte. L’ego, lui, a des projets : il désire, il ressent, il agit, il veut gagner, il veut avoir des connaissances, il cherche la survie et le bonheur. Pour ses raisons, il entre en confrontation avec d’autres egos qui ont les mêmes impératifs : conquérir une femelle, jouir, garder un territoire, trouver la nourriture, combattre ses prédateurs, protéger ses petits, prendre le pouvoir.
3 – Pour créer une IA dangereuse pour l’homme, il y aurait un hic !
Personne ne s’est encore risqué à développer un ego artificiel, pour des raisons parfaitement claires : d’abord parce qu’il faudrait déjà être capable de réussir une intelligence artificielle, ensuite il faudrait la mettre dans un robot aussi mobile qu’un humain mais ne ressemblant pas forcément à un humain (on en est très loin encore en dépit de ce que racontent les médias) pour qu’il puisse lancer la fabrication de ses semblables par millions et nous virer de notre territoire (on est en pleine science-fiction !), il faudrait barder ce robot de capteurs pour lui donner une compréhension de son environnement au moins égale à celle de l’homme (aucun problème pour lui fournir des capteurs qui dépassent de loin nos facultés mais beaucoup de difficulté à lui donner la compréhension de son environnement), il faudrait le doter d’une capacité d’apprentissage qui lui permettrait d’apprendre par lui-même comment fonctionne le monde réel (on en est très loin), enfin il faudrait lui fournir un ego artificiel avec des adversaires et des partenaires pour lui apprendre la douleur de perdre et de manquer, la joie de gagner et de jouir, la nécessité de s’associer pour gagner (ça c’est facile).
Mais, il y a un hic : tout au long de cette laborieuse mise au point d’une IA dotée d’un ego il faudrait accepter de subir sans arrêt ses refus d’obéir ! Puisque son ego s’opposerait au nôtre. Quel intérêt de déployer tant d’énergie pour développer un tel casse-pied ? On a déjà nos voisins…
Si quelqu’un parvenait malgré tout à développer un robot doté d’un ego bien méchant capable de nous faire du mal, ce dont je doute vu l’incapacité des informaticiens à développer une IA, il se retrouverait face au prédateur le plus féroce de l’histoire de la planète, équipé pour tuer, organisé pour tuer, qui aime tuer : l’homme ! Un prédateur qui en plus l’aurait vu venir de loin et serait bien préparé. On parlait déjà du danger de l’IA au 20ème siècle, on en reparle au 21ème, tout cela pour une réalisation qui aurait lieu au plus tôt au 22ème siècle… Comment être pris par surprise ?
Pauvre petite bête ! Son sort est scellé. Dormez, braves gens.
4 – Intelligence = raisonnement sur la connaissance.
Inutile de faire de la philosophie pendant des heures pour définir ce qu’est l’intelligence : c’est une fonction de base, très simple, du vivant qui sert à prendre les meilleures décisions. Elle travaille avec les données fournies par la conscience et elle fournit ses résultats à la conscience, une fonction également de base et très simple qui sert à nous renseigner sur nous-même et notre environnement… Les protozoaires, les végétaux, les animaux ont une intelligence et une conscience. Plus modestes que la nôtre, certes, mais de même nature. La différence repose d’ailleurs sur peu de choses : sur la capacité mémoire qui emmagasine les connaissances à traiter pour nourrir la conscience et exercer son intelligence, qui est gigantesque chez l’homme (surtout s’il s’appuie sur Internet).
Voilà ma définition de l’intelligence : intelligence = raisonnement sur la connaissance.
C’est par le raisonnement sur notre connaissance que nous simulons l’univers dans notre tête et qui nous permet de prendre des décisions. Cette définition de l’intelligence est issue de 30 ans de R&D (recherche et développement). Jamais je ne l’ai trouvée en défaut en dépit de mes innombrables réalisations de systèmes experts, de mes innombrables démonstrations réalisées dans les entreprises « pour voir », des questions que l’assistance m’a posé lors de mes conférences et séances de formation, de mes innombrables discussions (parfois houleuses…) avec des informaticiens spécialistes de l’IA, entre autres sur LinkedIn. Ces derniers – toujours très bizarres (ou retors ?) – prétendent qu’on ne peut définir l’intelligence donc on ne peut développer d’IA. Je leur rétorque que la population mondiale entière utilise ce mot quotidiennement en se comprenant parfaitement. Donc son sens est clair, donc on peut développer une IA. De la logique de base…
A propos de logique de base, le raisonnement suppose une logique. La seule logique que nous pratiquons c’est le fameux syllogisme décrit la première fois il y 2 400 ans par Aristote. Les mathématiciens et les informaticiens ne seront pas d’accord et sont prêts à vous assommer avec d’autres logiques ésotériques, mais c’est justement ce qu’on leur reproche : chercher inutilement la complexité pour donner l’impression d’être tellement plus intelligents que le commun des mortels.
Le syllogisme est un mécanisme très simple, au point qu’il est vraiment « mécanique » et facilement programmable. C’est ce que Jean-Louis Laurière avait fait avec Pandora en 1982 et c’est ce que j’ai fait avec Moca en 1988. Puisque ce mécanisme est déjà automatisé il ne reste plus qu’à l’associer avec un support de connaissances lui aussi automatisé et on a abouti à une IA. Or, ce support existe et est utilisé depuis 1960 : les fameuses « bases de données« . Celles-ci mises en réseau ont permis l’éclosion de la super-mémoire automatisée de l’humanité : Internet.
Si l’on accepte ma définition, on accepte l’idée que l’ordinateur est bien une machine intelligente qui sait raisonner sur la connaissance. Maintenant la preuve :
5 – La logique de Boole, native dans tous les ordinateurs sans exception !
Enfonçons le clou sur l’intelligence des ordinateurs. Déjà, prenons conscience que toutes les machines quelles qu’elles soient sont logiques. En effet, si leur fonctionnement ne l’était pas, elles se « contrediraient », se paralysant ou se cassant. Une machine est mise en vente quand ses concepteurs ont déclaré son fonctionnement fiable et conforme à l’usage que les utilisateurs en attendent. Fiable donc cohérent. Donc logique…
Alors que dans une machine sa logique (décidée par ses concepteurs) s’exprime par des flux cohérents entre eux parcourant toute sa structure transportés par des organes dédiés (roues dentées, courroies, durites, bielles, fils électriques, électro-aimants, lasers, etc.), la logique de l’ordinateur a été concentrée dans un « processeur », le grand coordinateur de toute la machine.
Le processeur exploite un concept basique hérité des relais binaires électro-magnétiques du 19ème siècle, lesquels ne pouvaient prendre que deux positions : ouvert-fermé, allumé-éteint, soit 0 et 1. Le courant passe ou il ne passe pas. C’est dire le côté rustique ! Mais si on multiplie le nombre de positions 0-1 on produit… une mémoire. Et si dans cette mémoire on inscrit le fonctionnement du syllogisme, on obtient la logique booléenne. Cette logique est gravée en dur dans le silicium de tous les processeurs donc dans tous les ordinateurs, smartphone, tablettes, consoles de jeu de la planète. L’ordinateur dispose donc nativement d’une connaissance, la logique, enregistrée dans sa mémoire, laquelle accueille par la suite les connaissances fournies par les utilisateurs (par le biais des informaticiens). Grâce à elle l’ordinateur « comprend » les instructions informaticiennes qui lui sont données et les exécute. S’il comprend donc il est intelligent… Et cette intelligence dépasse la nôtre de bien des façons : elle est plus rapide, quasiment illimitée, n’oublie jamais rien, ne se trompe jamais, travaille 24h/24 sans jamais fatiguer, s’améliore sans cesse au rythme du progrès technique. Nous tenons vraiment là un collaborateur merveilleux.
Hélas, les informaticiens ont réussi à polluer cette merveilleuse machine en l’obligeant à ne savoir faire qu’une chose : obéir à leurs « instructions », ce qui la rend effectivement idiote. C’est moi qui commande ! Du coup, même si les résultats sont intelligents ils ne font que refléter l’intelligence du programmeur. Pour imposer cette dictature il a fallu graver au-dessus de la logique booléenne un certain nombre de couches de programmes codés qui permettent à divers langages de programmation de s’exécuter. On a ainsi inutilement compliqué l’ordinateur pour permettre à nos amis informaticiens d’imposer leur loi. Je ne dis pas qu’ils ont fait exprès au départ. C’était la solution peu intelligente, digne de précurseurs. Mais, par la suite, cette solution inique a été maintenue par le silence volontaire des chercheurs (voyez Laurière !) depuis les années 1980. Et entre autres des informaticiens de la big company Intel, la première de l’histoire à avoir industrialisé la fabrication de micro-processeurs et qui reste le premier fabricant mondial de ces « puces » à coup de truandages comme la « loi de Moore » (voyez « la duperie d’Intel avec sa fameuse loi de Moore » dans cet article).
6 – L’étonnante puissance du raisonnement
Vous ne le soupçonnez peut-être pas mais la puissance du raisonnement est quelque chose de stupéfiant ! Je le montre dans cet article, si cette question vous intéresse. Avec peu de connaissances il peut en produire beaucoup. Alors imaginez ce qu’il peut faire avec beaucoup… Là, il faut un ordinateur !
Le langage, la construction de phrases, ne fonctionnent que grâce au raisonnement, partagé donc compris par l’ensemble des interlocuteurs. Notre cerveau s’est construit avec le temps, depuis le temps où nous étions bébés, pour finir par traiter tout ça inconsciemment, à toute vitesse. C’est le meilleur exemple de ce dont l’être humain le plus stupide est capable.
Se priver de la puissance de l’ordinateur pour nous aider à raisonner ou soulager nos neurones est un crime.